Combien coûte l'entretien programmé des bâtiments de surface de la marine nationale?

Quelles sont les modalités de calcul du coût d'entretien programmé des bâtiments de surface de la marine nationale?

Pour ce qui concerne l'entretien programmé des bâtiments de surface, les données financières présentées ci-dessous reflètent les dépenses réalisées au titre de l'année 2015.

Elles ne correspondent pas au coût moyen du maintien en condition opérationnelle (MCO) d'un type de bâtiment, qui ne peut être appréhendé qu'en considérant un cycle complet d'entretien qui s'étend sur une période de 4 à 10 ans.

Par ailleurs, pour répondre à une logique technico-économique, la stratégie d'acquisition des contrats d'entretien repose à la fois:
- sur des contrats par bâtiment ou famille de bâtiments de même génération,
- sur des contrats transverses afférents à des installations de même technologie équipant des bâtiments de type différent,
- sur des marchés spécifiques pour certaines prestations particulières.

De ce fait, l'organisation du MCO naval repose sur un découpage en un nombre limité d'opérations qui rassemblent la globalité des actions permettant d'assurer sur la durée le MCO
- d'une typologie de navires (porte-avions, frégates, bâtiments basés outre-mer, bâtiments et moyens de guerre des mines, etc.)
- de moyens associés (simulateurs d'entraînement, outillages, etc.).

Ces opérations représentent la maille d'analyse financière la plus fine, permettant de maîtriser sur la durée le coût du MCO, suivant des processus certifiés.

Quel est le coût d'entretien programmé des bâtiments de surface de la marine par bâtiment ou famille de bâtiments?

- Porte-avions de la Marine nationale, coût d'entretien programmé :  

Hors MCO des cœurs et ingénierie des chaufferies, système d'autodéfense et turbines à gaz   
132 millions d'euros de crédits de paiement année 2015  (75,9 millions d'euros année 2014)

- Frégates de lutte anti-sous-marine et frégates antiaériennes de la Marine nationale, coût d'entretien programmé :  

6 frégates de lutte anti-sous-marine, 2 frégates antiaériennes et équipements communs à d'autres bâtiments de surface
54 millions d'euros de crédits de paiement année 2015  (35,1 millions d'euros année 2014)

- Frégates de défense aérienne de la Marine nationale, coût d'entretien programmé :  
2 frégates de défense aérienne hors système PAAMS
14 millions d'euros de crédits de paiement année 2015  (26,7 millions d'euros année 2014)

- Système PAAMS de la Marine nationale, coût d'entretien programmé :  

Système PAAMS des frégates de défense aérienne et système d'autodéfense du porte-avions
11 millions d'euros de crédits de paiement année 2015  (11,1 millions d'euros année 2014)
 
 

- Frégates Multimissions de la Marine nationale, coût d'entretien programmé :  

2 frégates européennes Multimissions
27 millions d'euros de crédits de paiement année 2015  (13,5 millions d'euros année 2014 pour 1 seule frégate)

- Frégates La Fayette de la Marine nationale, coût d'entretien programmé :  

5 frégates légères furtives (hors équipements communs avec les frégates de lutte anti-sous-marine et antiaériennes
19 millions d'euros de crédits de paiement année 2015  (34,9 millions d'euros année 2014)

- Bâtiments de projection et bâtiments de commandement et de ravitaillement de la Marine nationale, coût d'entretien programmé :  

3 bâtiments de projection et de commandement,.
1 transport de chalands de débarquement hors radar de veille (cédé en 2015),
3 bâtiments de commandement et de ravitaillement,
1 pétrolier ravitailleur (désarmé en 2015)
Ne sont pas inclus les équipements communs avec les frégates de lutte anti-sous-marine et antiaériennes
34 millions d'euros de crédits de paiement année 2015  (23,6 millions d'euros année 2014)
   
 

- Moyens outre-mer de la Marine nationale, coût d'entretien programmé :  

6 frégates de surveillance,
2 bâtiments de transports légers,
1 patrouilleur austral (désarmé en 2015),
4 patrouilleurs P400,
1 remorqueur ravitailleur et divers moyens basés outre-mer, hors vedettes côtières de gendarmerie et équipements communs avec les frégates de lutte anti-sous-marine et antiaériennes
51 millions d'euros de crédits de paiement année 2015  (43,1 millions d'euros année 2014)  

- Moyen interarmées naval de recueil du renseignement électromagnétique et bâtiment hydro-océanographique
Dupuy de Lôme et Beautemps-Beaupré
6,5 millions d'euros de crédits de paiement année 2015   (3,8 millions d'euros année 2014)  
 
 

- Chasseurs de mines "tripartite"de la Marine nationale, coût d'entretien programmé :  

11 chasseurs de mines "tripartite" et moyens de guerre des mines
(hors autres bâtiments porteurs de ces moyens :
bâtiments-base des plongeurs-démineurs et bâtiments remorqueurs de sonar et y compris turbines à gaz du porte-avions, identiques à celles des chasseurs de mines « tripartite »)
34 millions d'euros de crédits de paiement année 2015   (25,5 millions d'euros année 2014)  
   
 

- Patrouilleurs de haute mer de la Marine nationale, coût d'entretien programmé :  

9 patrouilleurs de haute mer (hors équipements communs avec les frégates de lutte anti-sous-marine et antiaériennes)
17 millions d'euros de crédits de paiement année 2015   (11,4 millions d'euros année 2014)  

- Autres bâtiments de la Marine nationale, coût d'entretien programmé :  

Autres bâtiments et moyens divers basés en métropole et à Djibouti ou à Dakar
 Bâtiments de surveillance et de souveraineté (6 patrouilleurs de service public) ;
bâtiments auxiliaires pour la guerre des mines et de soutien à la plongée
(1 bâtiment de soutien à la plongée, 3 bâtiments remorqueurs de sonar, 1 bâtiment d'expérimentation de guerre des mines, 4 bâtiments-base de plongeurs-démineurs, diverses vedettes) ;
unités amphibies
(chaland de débarquement d'infanterie et de chars, 14 chalands de transport de matériel, 4 engins de débarquement amphibie rapides) ;
bâtiments hydrographiques (3 bâtiments hydrographiques) ;
unités navigantes de la gendarmerie maritime
(4 patrouilleurs côtiers, 1 patrouilleur rapide, 24 vedettes côtières de surveillance maritime, 8 vedettes de surveillance maritime et portuaire, 3 vedettes diverses) ;
bâtiments de formation et d'entraînement
(8 bâtiments école, 2 bâtiments d'instruction à la navigation, 4 voiliers, 12 embarcations d'instruction) ;
bâtiments de soutien
(2 remorqueurs de haute mer, 3 bâtiments de soutien de région) ;
bâtiments et engins des bases navales de métropole
(remorqueurs, pousseurs et pilotines, vedettes diverses et chaloupes, engins spécialisés).
50 millions d'euros de crédits de paiement année 2015   (51,2 millions d'euros année 2014)  

- Domaine nucléaire de la Marine nationale, coût d'entretien programmé :  

MCO des coeurs et ingénierie des chaufferies du porte-avions et des sous-marins nucléaires d'attaque
43 millions d'euros de crédits de paiement année 2015   (42,2 millions d'euros année 2014)

- Soutiens transverses de la Marine nationale, coût d'entretien programmé :  

Rechanges, installations à terre dont simulateurs et sémaphores, exploitation portuaire et peinture
63 millions d'euros de crédits de paiement année 2015   (52,8 millions d'euros année 2014)  

à voir aussi:

Combien coûte le maintien en condition opérationnelle (MCO) des matériels dans la Marine Nationale?

 

 

 

*ref: Question N° 92992 de M. François Cornut-Gentille à l'Assemblée Nationale publiée au JO le 09/02/2016 page : 1104 et Réponse publiée au JO le 14/06/2016 page : 5393
Question N° 72352 de M. François Cornut-Gentille à l'Assemblée Nationale publiée au JO le 13/01/2015 page : 129 et Réponse publiée au JO le 05/05/2015 page : 3431
**photo: 1 naval group

La Fremm Aquitaine est entrée au bassin 9 de la base navale de Brest, en octobre 2014, pour son premier arrêt technique avec passage en bassin @ DCNS

Le Forbin en cale sèche à Toulon en 2018. C'est son plus important arrêt technique depuis sa mise en service en 2010 @ Naval Group